1

Je te chanterai la chanson
Salvatore Adamo

Je voulais juste te faire rêver un peu
T'emmener vers un ailleurs moins désespérant
C'est trop facile, dis-tu, de tout peindre en bleu
Que du pipo pour endormir les braves gens
Mais si tu trouves que mes dires sont futiles
Et si tu penses que je me complais
Dans des refrains, dans des rengaines trop facile
Et si tu veux que je muscle mes couplets

Je te chanterai la chanson de la vérité sans voile
Nue sans fard et sans illusion pathétique et banale
Je te chanterai la chanson de ceux dont la vie se traîne
Sans lumière, sans but, sans passion
Vaille que vaille, de peine en peine
Mais à quoi bon, de toute façon, tu ne m'écouteras pas
Toi le rebelle et tes vingt-ans tu me condamnes
Tu ris des violons sur les larmes des adieux
Les gens se quittent, dis-tu, et toutes les fleurs se fanent
Et moi je les console de toute ma poudre aux yeux
Mais si tu préfères les mots qui cognent
Et qui résonnent comme des coups de poing
J'aurai ma rime en te parlant de charogne
Mais je crains fort qu'elle ne vole pas bien loin

Si je te chantais la chanson, qu'on bâillonne comme une injure
Mais qui déferle comme une lame de fond
Sur les prisons des dictatures
Je préfère chanter la chanson de l'espoir qui se réveille
Liberté, on chuchote ton nom dans les pays où tu sommeilles
Oui je chanterai la chanson qui t'emmène au bout du monde
Quelques notes écrites sur l'horizon
Très loin du canon qui gronde
Je te chanterai la chanson qui se pose sur les blessures
Des amants séparés et les frissons
Des mots d'amour qui se murmurent
Je te chanterai la chanson

 


 

  2

UN REVE
Salvatore Adamo

Un rêve, un rêve,
Un rêve sinon rien
Un rêve qui élève
Qui enivre, qui délivre
Un rêve, pour aller plus loin

Donnez-nous un rêve
Et nous soulèverons le monde
Le rêve d’un rêve
Et nous le chanterons à la ronde

Celui du semeur qui prie pour sa moisson
Ou de l’homme confiant qui construit sa maison
Celui des braves gens qui disent encore bonjour
Et de l’enfant qui rit au bonheur qui l’entoure
Celui de l’ami Pierre, celui de Thérésa
Dans la même bonté Paris et Calcutta
Celui de celles et ceux
Qui cherchent et cherchent encore
Pour rallumer des vies
En réparant les corps

Et celui de John
Si bien imaginé
Celui que personne
N’a encore exhaucé

Un rêve, le rêve de ne pas tout gacher
Le rêve de n’pas tout fiche en l’air
Pour ne pas que la terre redevienne un désert
Sans rêve et sans lumière

Donnez-nous un rêve
Et nous soulèverons le monde
Le rêve d’un rêve
Et nous le chanterons à la ronde

Celui des marins qui ont vaincu leurs peurs
Qui ont défié la mer l'immensité au coeur
Les premiers fous volants,

Ces fiers enfants d’Icare
Jubilants en suspens
Entre le vide et l’histoire

Et celui de tous ceux
Qui inventent du soleil
D’une couleur, d’une note,
D’une image ou d’un mot
Artistes et magiciens
Qui entrouvrent le ciel
Frissons d’éternité
Si chers à Cyrano

Un rêve d’amour
Et de fraternité
Plus fort que les discours
Et les mots frelatés
Celui de Martin,

Celui de Nelson
La couleur de leur peau
Portée comme une couronne

Et celui de John
Si bien imaginé
Celui que personne
N’a encore exhaucé

Le rêve, le rêve... La paix

 


 

  3

Sans toucher terre
Salvatore Adamo

Sans toucher terre
Comme sur un vaisseau de lumière
Elle a bravé la pluie le froid
Sans toucher terre
Traversant des pays en guerre

Elle est arrivée jusqu'à moi

Elle vient de là où la terre a pleuré
Éclaboussant son cœur d'enfant
De larmes de boue et de sang
Dans sa bonté, elle a tout pardonné
Même le malheur qui l'a meurtrie
Et d’une vraie joie elle a souri

Sans toucher terre, sans toucher terre
Comme une étoile dans la nuit
Sans toucher terre, grave et légère
Elle est venue changer ma vie
Ma vie que j'aime, depuis
Puisque je l'aime, depuis

Sans toucher terre
D'un seul regard du bout des doigts

Elle a touché mon désarroi
Sans toucher terre
Elle s'est installée dans mon cœur
Pour y faire pousser du bonheur

Elle m'a sauvé de mes peurs ordinaires
Des chemins aux pièges sournois
Aux flaques d’eau où l’on se noie
Et avec elle j’ai ri de mes misères
Avec elle qui en a tant vu
J’ai reconquis le temps perdu

Sans toucher terre, dans son mystère
Comme une étoile dans la nuit
Sans toucher terre, grave et légère
Elle a donné sens à ma vie
Et j’ai des ailes depuis
Je vis pour elle depuis

Sans toucher terre, dans son mystère
Comme une étoile dans la nuit
Sans toucher terre, grave et légère
Elle est venue changer ma vie
Sans toucher terre, sans toucher terre
Je vis pour elle, depuis

 


 

  4

Juste un je t'aime
Salvatore Adamo

[Camille et Salvatore]
Juste un "Je t’aime"
Osez les mots du coeur
Juste un "Je t’aime"
Faites vous cette fleur

Juste un "Je t’aime"
Payez vous ce cadeau
Ces mots suprêmes
Qui font voler si haut

[Camille]
Le temps de réfléchir
Il est déjà trop tard
Il suffit d'un soupir
De la brume d'un regard

[Salvatore Adamo]
Pour que les mots s'effacent
Sur l'écran des pudeurs
Pour que le rêve passe
Et le doute demeure

[Camille]

En cet instant fragile
Quand l'idée vous effleure
Peu importe le style
Offrez vous ce bonheur

[Salvatore Adamo]
Même s'il est plus facile
De se tenir bien droit
Même s'il est plus virile
De tout garder pour soi

[Camille et Salvatore]
Juste un "Je t’aime"
Au moment le plus fort
Fusion extrême
Redites le encore

[Salvatore Adamo]

Après tout le non-dit
Tous les malentendus
Redonner de la vie
Aux sentiments perdus
Et n'en faire qu'à son coeur
Sans calcul ni raison
Retrouver la candeur
D'une ancienne chanson

[Camille]
Qui disait "Aimez vous"
Aimez vous pour de bon" ?
Qui disait "Soyez fous
Perdez en la raison" ?
Et les dire, les redire
Ces mots qui vous font peur
Qui ne peuvent pas mentir
Puisqu'ils viennent du coeur

[Camille et Salvatore]
Qui rendent belle la vie
Qui lui donnent des couleurs
Qui sont comme un défi
A toutes les laideurs
Et les dire, les re-dire
Et puis les dire encore
Jusqu'à n'en plus finir
Pour conjurer le sort
Les dire à qui de droit
Avant qu'ils ne s'en aillent
Et pour peu qu'on y croie
S'engouffrer dans la faille
De cette carapace
Où se brisent les tendresses
Avant qu'on ne se lasse
De Guetter les promesses

[Camille et Salvatore]
Juste un "Je t'aime"
Osez les mots du coeur
Juste un "Je t'aime"
Faites vous cette fleur

 


 

  5

SI VOUS SAVIEZ...
Salvatore Adamo

Vous qui lisez là
Sur le banc de bois
Vous qui patientez
Vous qui rêvassez
Vous attendez qui ?

Vous attendez quoi ?
Que fais-je donc ici ?
Si ce n'est pas moi

Si vous daignez lever les yeux
Sur moi, même si ça ne se fait pas
Vous comprendriez peut-être mieux
Penchez-vous sur mon cas

Si vous saviez, si vous saviez
Ce que j'ose en rêve
Vous me fuiriez, me maudiriez
Mais du bout des lèvres
Vous murmureriez mon prénom
D'un désir inavouable
Vous passeriez enfin le pont
De mon château de sable

Si vous saviez, si vous saviez
Ce que j'ose en rêve

Ô vous l'inconnue
Que vous êtes encore
Oui vous que j'implore
Dans ma solitude
Ecoutez le vent
Il vous parlera
De vous et de moi
Des choses que j'élude

J'aimerais vous dire vous êtes belle
Mais vous condamneriez mon zèle
Alors je garde tout pour moi
Jusqu'à demain ou une autre fois

Si vous saviez, si vous saviez

Ce que j'ose en rêve
Vous me fuiriez, me maudiriez
Mais l'esprit en fièvre
Vous voleriez jusqu'à chez moi
Jusqu'à mon coeur desespéré
Vous prendriez place dans mes bras
Pour un amour beau à pleurer

Si vous saviez, si vous saviez
Ce que j'ose en rêve
Si vous saviez, si vous saviez
Ce que j'ose en rêve
Si vous saviez, si vous saviez
Ce que j'ose en rêve

 


 

  6

Méfie-toi (y'a pas plus gentil que moi)
Salvatore Adamo

C'est pas la lune que tu demandes là
Mais plus encore, ne le comprends-tu pas ?
Quelle drôle d'idée d’vouloir vivre avec moi
Alors que moi-même je n'y parviens pas.
Tu m’plais, tu m’plais,

Mais est-ce bien nécessaire ?
Nous risquerions de tout fiche en l'air
Aimable, oui, mais j'ai mon caractère
Un rien parfois et je pique ma colère

Méfie-toi
Y'a pas plus gentil que moi, on dit ça
Mais suis-je celui qu'on croit ? Méfie-toi
De tous mes autres moi, méfie-toi
Je suis multiple
J'ai des disciples
Qui font des tas de choses pour moi
Dont je ne réponds pas, méfie-toi
Les gentils ça louvoie, méfie-toi
Ça file entre les doigts, méfie-toi

C'est bien pour toi, mon amour
Et juste parce que je t'aime

Que je te tiens ce discours
Pour t'éviter les problèmes
Un jour tu n’sauras même plus
Sur quel pied tu dois danser
Vivre avec moi comprends-tu
Mieux vaut ne pas y penser
Méfie-toi
Y'a pas plus gentil que moi, méfie-toi

C'est pas la lune que tu demandes là
Crois-moi mon coeur tu tomberais des nues
Dans tous les moi et dans tous leurs émois
T'aurais juste envie de me vendre au surplus
J'en ai brisé des coeurs bien malgré moi
Avec des fleurs et toujours de bonne foi
Je jure, je jure, on ne peut plus sincère
Mais à chaque fois y'a un sort qui opère

 


 

  7 LE PIANOLA
Salvatore Adamo

J'étais peinard à mon piano
C'est vrai qu’ce soir-là dans le bar
Personne n'écoutait mon solo
Je jouais Ravel et Mozart
Et puis miracle le même soir

Je la vois d’vant mon piano
Au bras d'un drôle de malabar
Qui n'avait rien d'un rigolo

Elle avait du bleu dans l’regard
J'ai juste eu l’temps d'y plonger
Et v’là qu'il fait soleil dans l’bar
J’m'écrase la tête dans le cendrier
Ça n'a pas plu au malabar
Que ma musique faisait bailler
Elle l'a suivi dans le brouillard
Sans oser se retourner

Il jouait le pianola, pianola, pianola
Moi j'étais plus vraiment là
Je m'étais mis à rêver
Et je m'étais accoudé
Pour regarder sa beauté

Et l’piano jouait sans moi
Sans mes pieds et sans mes doigts
Mais fort heureusement pour moi
Personne ne l'avait r’marqué
Car le bar s'était vidé
Dis, j'aurais eu l'air de quoi ?

Le temps passa, j’rêvais ma vie
Toujours en belle compagnie
Chopin, Schubert et Debussy
Et quelques touches de Satie
Un soir comme elle l'avait promis
Dans son regard alangui
Je la retrouvais devant moi
Mais toute seule cette fois

Et j'ai laissé mon piano là
La belle ne comprenait pas

Et le piano jouait sans moi
Et moi j'avais l'air de quoi ?

Il jouait le pianola, pianola, pianola
Moi j'étais plus vraiment là
Je m'étais mis à rêver
Et je m'étais accoudé
Pour regarder sa beauté

Je lui ai tendu les bras
Mais au lieu de courir vers moi
Vlà qu'elle se met à chialer
Et je la vois s'éloigner
Dans sa belle robe lilas

J’suis sorti dans le brouillard
J’l'ai r’trouvée sur le trottoir
Viens, on s'enfuit quelque part

Viens, il n’est jamais trop tard
Je la ramenais dans l’bar

Et sous les « hip hip hourra »
Je l'ai prise dans mes bras
La vie c'est du pianola
Dites moi oui dites moi
Qui joue et qui ne joue pas ?
Pianola, pianola

 


 

  8 NU
Salvatore Adamo

Toi qui navigues sans frontières
Sur un océan de datas
Tu cliques ta vie, tu t’libères
En détails, en veux-tu, en vlà

Tu suis la liesse populaire
Face au miracle on est baba
On change de vocabulaire
Mais attention le piège est là
Le piège est là

Nu ! Tu te retrouveras nu !
Comme tous les autres en pleine rue
Sans plus rien qui n’soit pas su

Nu ! Tu n’peux pas faire marche arrière
T'as plus de secret, plus de mystère
Rien à cacher, tout s’ra clair

Tes p’tits plaisirs ni vus ni connus
Seront au bout de leur longue vue
On est comptés, fichés, programmés
Mais tu gardes ta liberté

De surhomme déshumanisé
Nu, tu te retrouveras nu

T'as vu le monsieur, t'as vu la dame ?
Ils sont tout nus, on voit leur âme
T'as vu le monsieur, t'as vu la dame ?
Ils sont tout nus, on voit leur âme

Ils vont rentrer dans ta tête
Pour bien y ranger tes pensées
Plus question d’conter fleurette
Sans être passé par leur "Ok"

Ils vont te dicter tes mots
Tes goûts et tes besoins
En gardant tes numéros
Et tes codes avec grand soin

Adieu boulevards et vaudevilles
Adieu amants dans les armoires
Tu pourras sortir tranquille
Tu auras ton oeil pour tout voir

Tu pourras suivre à loisir
L'itinéraire de ta douce moitié
Une puce te fera découvrir
Que ta belle-mère s'appelle Hervé

Fini d’rentrer à plus d’heure
Lors des dîners entre confrères
Elle verra sur son cafteur
Si elle doit te déclarer la guerre

Et sans qu’tu en sois conscient
Ils te tiennent par le bout du nez
Tu goberas leurs arguments

Et tu sauras pour qui voter

Nu, tu te retrouveras nu
Comme tous les autres en pleine rue
Sans plus rien qui n’soit pas su

Nu, tu ne peux pas faire marche arrière
T'as plus de secret, plus de mystère
Rien à cacher, tout s’ra clair

Nu Nu

 


 

  9 TES CHAINES
Salvatore Adamo

N’me reprends pas tes chaînes
J'y suis trop attaché
Laisse-moi purger ma peine
Jusqu'à perpétuité
Si je n'ai plus tes chaînes

Je pourrais t'oublier
Et si j’t'ai plus ma reine
Plus la peine d'exister

N’me reprends pas tes chaînes
J'y suis trop attaché
Tu dis qu’la coupe est pleine
J’t'aiderai à la vider
La vider des promesses
Que je n'ai pas tenues
J’les r’verrai à la baisse
J'en ai d'autres au menu

La vider de mes doutes
Des rendez-vous manqués
J’me perdrai plus en route
Je saurai t'écouter
Mets-moi en quarantaine

Force-moi à travailler
Même à la p’tite semaine
Le temps de me racheter

N’me reprends pas tes chaînes
Je pourrais m'envoler
Rejoindre tout c’qui traîne
Au long d’la voie lactée

Je les ai tressées tes chaînes
Au fil des belles années
Depuis qu’j'ai eu la veine
De t'avoir rencontrée
N’me reprends pas tes chaînes
Tes chaînes c'est tout c’que j'ai
Ne fais pas ta vilaine
C’qui est donné est donné

Il n'y aura plus de doutes
De rendez-vous manqués
J’me perdrai plus en route
Je saurai t'écouter
Mets-moi en quarantaine
Force-moi à travailler
Même à la p’tite semaine
Le temps de me racheter

N’me reprends pas tes chaînes
Donne-moi une chance encore
J'ai là dans mon bas de laine
Le début d'un trésor
N’me reprends pas tes chaînes
Je s’rais désincarné
J’perdrais figure humaine
J’s’rai plus bon qu'à jeter

Adieu l'énergumène
Qu'un jour tu as aimé
N’me reprends pas tes chaînes
J'y suis trop attaché

 


 

  10 Toujours forever
Salvatore Adamo

Quand vient la nuit
Dans le noir infini
Je me tourne vers toi
Pour retrouver
Le plus clair de ma vie

je te rejoins là-bas
Au pays où la seule richesse
Était pour toi et moi
La poudre d'or
De notre jeunesse
Qui nous filait
Entre les doigts

Toujours, toujours, forever
C'était notre chanson
Montait comme une fièvre
Un délicieux frisson

Tant de fois mon radeau de tendresse
M'a ramené vers toi
Dans l'espoir que tu me reconnaisses
Et que tu m'aimes comme autrefois

Toujours, toujours, forever
Ah la belle illusion

Un jour la vie t'a arrachée à moi
Et j'ai dû t'oublier
Où t'a menée la coquille de noix
Qui a su t'emporter ?
J'ai gardé au fond de ma mémoire
Ta main et son adieu
Et tu vois je m'invente des histoires
On survit comme on peut

Toujours, toujours, forever
C'était notre chanson
Montait comme une fièvre
Un délicieux frisson
Et pourtant tout n'était que promesses
Nous attendions demain

Inconscients des hauts murs qui se dressent
Entre le rêve et son chemin

Toujours, toujours, forever
C'était notre chanson
Montait comme une fièvre
Un délicieux frisson
Ah le bleu du néon
Les étoiles au plafond
C'était notre féerie
Et pourtant nous rêvions
Et pourtant nous planions
Dans ce décor de pacotille

Toujours, toujours, forever
C'était notre chanson
Montait comme une fièvre
Un délicieux frisson

Toujours, toujours, forever
Un soupir à l'unisson
Un voeux du bout des lèvres
Ah la belle illusion

 


 

  11 EN TANT D'AMOUR
Salvatore Adamo

J'ai des souvenirs de soir d'été
Au pays béni de mon enfance
On se retrouvait au « Grand café »
Au jardin, sur la piste de danse

Et dès que les lampions s'allumaient
D'un sourire on faisait connaissance
Car bien-sûr les gens se saluaient
Mais c'est un détail sans importance

Y'avait les dauphins qui jouaient
Y'avait les parents qui dansaient
Et les amis levaient leurs verres au ciel
Y'avait les enfants qui couraient
Entre les jupes qui volaient
Et c'est vrai nous n'avions jamais sommeil

Et tant d'amour et tant d'amour
Et la vie promettait monts et merveilles
Et tant de joie, ah cette joie !
Allez savoir pourquoi plus rien n'est pareil

Pourquoi direz vous tant d'amertume ?

Cette nostalgie de vieux largué
Qui met encore sont plus beau costume
Pour se promener dans son passé

Nous n'avions pas mesuré notre chance
Nous pensions que le rêve allait durer
Et tout ce bonheur
Dont nous faisions bombance
Nous aurions tant aimé vous le léguer

Y'avait les dauphins qui jouaient
Y'avait les parents qui dansaient
Et les amis levaient leurs verres au ciel
Y'avait les enfants qui couraient
Entre les jupes qui volaient
Et c'est vrai nous n'avions jamais sommeil

Et tant d'amour et tant d'amour

Et la vie promettait monts et merveilles
Et tant de joie, ah cette joie !
Allez savoir pourquoi plus rien n'est pareil

Et tant d'amour
Et tant d'amour ...
Et tant de joie, ah cette joie !

 


 

  12 MA MERE DISAIT
Salvatore Adamo

[Tesoru miu, allura vuoi sapiri picch? io haiu gli occhi blù e tu no. Figghiu miu veni ‘cca, assettati su li me rinocchia et tu cuntu. Per? nun sugnu sicura ca mi criri. Quanni era nica, io macari avia l’occhi « culuri du cani ca curri » comu a tua. Iu abbitavu n’na via Balbo, na vanedda a scalinati. Da me casa nun si vir? a tantu u cielu. A vanedda era accuss? stritta, ca scinniennu, i palazzi auti du cursu Vittorio Emmanuele su mangiavanu tuttu. Di l’altru latu, in cima a li scalinati, si vir? a miegghiu, ma nun tanto ancora. Accuss?, na vota, mi vinni a vogghia di virillu di ‘cchlù vicinu... E senza diri nienti a nuddu, mi misi a acchianari i scaluna ch’eranu quasi àuti come a mia. Unu doppu l’autru, ogni scaluni era nu sfuorzu terribile. Avia cincu anni. Dopu tanta fatica, arrivai d’unni u cielu accumminciava. Quantu cielu! Mamma mia quantu cielu ...!]

Ma mère disait
Qu’en regardant le ciel
Un jour j'aurai
Les yeux bleus comme elle
J'ai regardé le ciel
Longtemps, longtemps
Ma mère avait
Un rire de soleil

Oui elle riait
Quand en séchant mes pleurs
Elle m'embrassait
Et la main sur le coeur
Elle me jurait
Qu'elle ne mourrait jamais
Ma mère avait
L'humour du bonheur


J'ai les yeux gris depuis toujours
Mais quand je regarde le ciel
En suivant le fil de mes jours
J'arrive à son sourire soleil

Ma mère cousait
Elle brodait des fleurs
Sur nos mouchoirs
De toutes les couleurs
Ma mère chantait
Pour adoucir les heures
Pour endormir
Mon frère et mes soeurs

Ma mère disait
"Mon fils, suit ton chemin"
Va, vis ta vie

Même si je te vois moins
Prends tout ton temps
Que ce soit pour ton bien
Ma mère avait
Le sens du destin

J'ai les yeux gris depuis toujours
Mais quand je regarde le ciel
En suivant le fil de mes jours
J'arrive à son sourire soleil

Ma mère disait
Qu’en regardant le ciel
Un jour j'aurai
Les yeux bleus comme elle...

[Accuss?, figghiu miu, taliannu u cielu, nun sacciu quntu tiempu, m’arrivigghiai cu l’occhi blù, e arristarunu blù. Mi cririri, no?]

 


 

  13 RACINES
Salvatore Adamo

Dans l'anonymat de mes vitres fumées
Dans ma berline
En roulant au pas je peux les observer
Sans qu'ils devinent
Qui peut se planquer là

Qui s'en vient les narguer
Dans leur routine
Ce n'est jamais que moi
Qui reviens me chercher
A mes racines
Ce n'est jamais que moi
Qui reviens me chercher
A mes racines

Ils sont tous là sur le pas de leur porte
Mes gens d'avant
Toujours un rêve en retard
Mais qu'importe
Ils ont le temps
Et pour une prière restée lettre morte
A Saint-Argent
Leurs plus beaux souvenirs
Fidèlement les escortent

A chaque instant

Ils se parlent de tout
Des senteurs de l'été
Des fleurs de leur pommier
Des choses les plus simples
Et moi je les envie
Moi qui ai tout oublié
Moi qui me suis perdu
Dans l'ennui de l'Olympe

Le geste est large
Et le rire superbe
Quand il vole en éclat
Ravivant les palabres
Le soleil dans l'accent
L'ironie dans le verbe
Ils sont encore à Naples

En Sicile, en Calabre

Assises dignement
Les femmes cousent
Elles soupirent en choeur
Au ciel levant les yeux
Quand leurs maris, tout bas
Pour les rendre jalouses
S'inventent des exploits
A coup sûr amoureux

Dans l'anonymat de mes vitres fumées
Je me souviens
Et je le revois illustrant ses idées
Avec les mains
Mon père, pardonne moi
Je ne t'écoutais pas
J'étais si loin, loin, loin

Tu me disais déjà
Que vivre avec les rois
Ne sert à rien, rien, rien

Toujours au ralenti
Je poursuis ma promenade
Un ballon rebondit
Sur ma vitre et s'envole
Je me retrouve enfant
Sur la même esplanade
Je rêvais de Pelé
Autre temps, autres idoles

Mais à part ce détail
Les gosses n'ont pas changé
Si ce n'est dans le regard
Cette vraie insouciance
Qui nous a tant manqué

Nous étions étrangers
Eux sont enfin chez eux
Avec leur différence

Au bord de la rivière
J'allais souvent rêver
Elle n'est plus qu'un pipe-line
Qui coule nulle part
Un peu comme ma vie
Balisée, programmée
Je ferais mieux de rentrer
Il se fait déjà tard
Très tard, Très tard

 


 

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Salvatore ADAMO

Album Studio: 
Si vous saviez... - Polydor/Universal - France Edition - 02/2018

Lyric & Music: Salvatore Adamo - Copyright "Tonight Music"

(Lyrics. Testi. Paroles. Songtext. Letras - for personal use only)

 

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